Au cours du processus de vieillissement, il y a une augmentation de l'incidence de plusieurs maladies, y compris le déclin de la santé physique et mentale, qui ont un effet en cascade sur d'autres problèmes de santé. La démence et les troubles cognitifs font partie des maladies non transmissibles ou des problèmes liés à l'âge les plus importants. Bien qu'il n'existe actuellement aucun remède contre la démence, les stratégies non pharmaceutiques telles que l'activité physique ou les interventions d'exercice physique sont considérées comme essentielles pour prévenir l'apparition de la maladie. En particulier, la santé cardio-respiratoire s'est avérée être associée à une meilleure cognition et à un risque plus faible de démence.
Le santé cardio-respiratoire est définie comme la capacité des systèmes circulatoire, respiratoire et musculaire à fournir de l'oxygène pendant une activité physique soutenue. Elle est généralement évaluée en tant que pic de consommation d'oxygène (VO2peak). Cependant, pour obtenir une mesure exacte et précise du santé cardio-respiratoire, un test d'effort cardiopulmonaire incrémental (CPET) jusqu'à épuisement est nécessaire. La CPET comporte certains risques physiques et sanitaires, en particulier pour les personnes âgées, et nécessite l'utilisation d'équipements de haute précision et coûteux qui entravent sa mise en œuvre.
De plus, l'argument que les tests de santé cardio-respiratoire ne devraient pas être utilisé dans la pratique clinique de routine est obsolète. Kaminsky et al. ont récemment souligné que les unités commerciales d'épreuves d'effort métaboliques sont faciles à utiliser, fournissent une analyse en temps réel des échanges respiratoires et même un système d'électrocardiogramme intégré à des prix faibles. La mise en œuvre du CPET dans les hôpitaux doit maintenant être envisagée.
Cependant, bien que les tests de santé cardio-respiratoire ne soit pas couramment utilisé dans la pratique clinique, une alternative est l'utilisation d'estimations des tests de santé cardio-respiratoire. Plusieurs études ont déjà développé des ensembles d'équations basées sur des études de larges populationr et visant à construire des équations simple pour prédire les résultats des tests de santé cardio-respiratoire. On nomme l'ensemble de ces équations: eCRF.
Boots et al. ont montré que l'eCRF était aussi associé à la fonction cognitive, cependant, ce travail incluait seulement des personnes âgées de 20 à 70 ans, et ils utilisaient une équation qui n'était pas spécifique aux personnes âgées.
Par conséquent, les objectifs de cette nouvelle étude de Ana Carbonell-Baeza and David Jiménez-Pavón du Biomedical Research and Innovation Institute of Cádiz (INiBICA), étaient:
- d'analyser la précision des équations existantes pour prédire les tests de santé cardio-respiratoire chez les personnes âgées et de développer de nouvelles équations pour prédire les résultats de tests de santé cardio-respiratoire (eCRF) dans ce groupe de population spécifique.
- d'analyser les associations de santé cardio-respiratoire (mesurée objectivement par un test en laboratoire et estimée par les équations) avec un ensemble complet de tests de performance cognitive.
Cependant les auteurs de cette nouvelle étude ont constaté qu'aucune équation de eCRF existant, n'a permis d'obtenir un bon rapport de prédiction après application à leur échantillon d'étude.
Ils ont donc élaboré un nouvel ensemble spécifique d'équations eCRF pour les personnes âgées a été développé avec des valeurs prédictives allant de 74 à 87 % qui pourraient être utilisées en fonction des besoins, de la disponibilité de l'équipement, des ressources ou du contexte de mesure (c'est-à-dire, milieu clinique ou maison de retraite).
De plus, l'eCRF est positivement associé, de la même manière que les tests de santé cardio-respiratoire mesuré objectivement, aux performances sur le langage, la fluidité, la flexibilité cognitive, l'attention et la mémoire de travail, indépendamment du sexe, de l'âge et du niveau d'éducation.
Ainsi, l'augmentation du santé cardio-respiratoire pourrait être un facteur de protection contre la détérioration de la fonction cognitive associée au vieillissement chez les personnes âgées.