Moins de six mois après l'échec de Tofersen, une thérapie antisens contre l'une des mutations délétères de SOD1, Biogen et Ionis subissent une nouvelle déception après que BIIB078 (IONIS-C9Rx), un autre ASO, n'ait pas réussi à démontrer un bénéfice clinique dans un essai de phase I.
Biogen et Ionis ont confirmé que le programme de développement clinique BIIB078 sera interrompu.
Les principaux résultats de l'essai ont montré que, bien que BIIB078 ait été généralement bien toléré par les participants, BIIB078 n'a pas démontré de bénéfice clinique et n'a atteint aucun critère d'efficacité secondaire.
En effet, l'étude n'a rapporté aucune différence constante entre la cohorte recevant jusqu'à 60 mg de BIIB078 et le groupe placebo. Cependant, le médicament a bien fonctionné comme prévu puisque les participants de la cohorte de la dose de 90 mg ont montré une baisse plus importante que ceux du groupe placebo sur les critères d'évaluation secondaires.
C'est donc la notion même qu'un ASO puisse avoir un effet bénéfique dans le cadre de la SLA qui est en cause et c'est assez dramatique pour Biogen qui depuis une décennie mise tout sur ce genre de thérapie, ciblant des populations spécifiques de malades, après avoir abandonné les thérapies plus généralistes.
Biogen et Ionis ont cependant réaffirmé leur engagement à faire progresser la recherche sur la SLA et à développer des thérapies innovantes pour lutter contre la maladie.
Toby Ferguson, M.D., Ph.D., vice-président et chef de l'unité de développement neuromusculaire chez Biogen le dit lui-même: "We designed BIIB078 to test the prevailing hypothesis that the mechanisms of disease for C9orf72-associated ALS were caused by toxicity associated with the repeat containing RNA and corresponding dipeptides. Unfortunately, this Phase 1 study did not support the hypothesis, suggesting that the disease mechanism is much more complex. While these results do not support further development of BIIB078, we anticipate they will provide valuable learnings that lead to a deeper understanding of this form of ALS”.
Personnellement je crois que ce type d'approche (knock-out, ASO) sera toujours infructueux. Il me semble que depuis l'échec d'Arimoclomol, il est clair que le problème n'est pas la présence de protéine mal-repliées dans le cytosol (probablement pas plus que β-amyloïde pour la maladie d'Alzheimer), le problème c'est un état de stress des cellules du système nerveux.
D'ailleurs le seul médicament qui semble avoir récemment montré une certaine efficacité (AMX0035) incorpore un effet sur le stress cellulaire.
C'est donc dans cette direction qu'il faudrait chercher de nouveaux médicaments. Une société Nantaise propose Sephin 1. Cependant il n'est pas clair s'il faut prolonger l'état de stress, ou au contraire le raccourcir.