Les relations entre comorbidités permettent d’inférer des hypothèses sur l’étiologie de ces maladies, ou sur les médicaments qui pourraient avoir un effet notable.
On sait par exemple qu’il y a une relation directe entre d’une part le diabète ou les maladies cardio-vasculaires et d’autre part la maladie d’Alzheimer. On sait aussi qu’il y a une relation inverse entre les cancers et les maladies d’Alzheimer, de Parkinson et la SLA (maladie de Charcot).
Plus curieusement, il y a même des disparités dans le risque et la prévalence du cancer entre différentes ethnies. Les scientifiques Coréens ont donc voulu vérifier si cette relation inverse entre cancers et maladie d’Alzheimer existait aussi dans leur pays. Une nouvelle publication étudie la relation entre la maladie de Parkinson et les cancers pour une population coréenne, et les études connexes sont rares dans la population asiatique.
Les scientifiques visaient ici à déterminer l'association entre la maladie de Parkinson et le développement ultérieur de divers cancers à partir de données longitudinales d'un échantillon représentatif d'adultes coréens âgés de ≥ 40 ans.
Ils ont d’abord sélectionné 514 866 personnes de façon aléatoires dans la base de données de l'assurance maladie nationale coréenne.
Ils ont donc constitué deux échantillons de patients à partir de cette sélection, l’un constitué des patients atteints de la maladie de Parkinson, l’autre de personnes sélectionnées au hasard mais ayant un profil socio-économique similaire.
Le premier échantillon comprenait 8381 patients diagnostiqués avec la maladie de Parkinson.
Le deuxième échantillon comprenait 33 524 participants appariés selon l'âge, le sexe, le revenu et la zone de résidence, l’état général, mais sans maladie de Parkinson.
Les associations longitudinales entre la maladie de Parkinson et le cancer en général, ainsi que 10 types courants de cancer, ont été estimées à l'aide d'une analyse de régression multivariée.
Les taux d'incidence du cancer global étaient de 11,52 et 14,09 pour 1000 années-personnes, respectivement, pour les groupes maladie de Parkinson et groupe témoin, soit un risque plus faible d’environ 20 %. Le rapport de risque ajusté de tous les types de cancer était de 0,63 chez les patients atteints de la maladie de Parkinson par rapport aux témoins appariés.
Les aHR des cancers gastrique, thyroïdien, colorectal, pulmonaire, hépatique et pancréatique et des hémopathies malignes étaient de 0,69, 0,60, 0,56, 0,71, 0,64, 0,37 et 0,56, respectivement.
Les associations entre le cancer de la vessie, de la vésicule biliaire et des voies biliaires et le cancer du rein avec la maladie de Parkinson n'étaient pas statistiquement significatives.
Si les auteurs suggèrent que cette relation inverse pourrait avoir une origine génétique (les gènes de la famille Parkin qui expriment entre autre l’α-synuclein, sont souvent réprimés dans les tissus cancéreux, ils n’ont pourtant aucune certitude sur le mécanisme à l’origine de cette relation.