Le sujet de l’alimentation des malades de la SLA ne fait guère l’objet d’études. Pourtant les malades de la SLA, tout au moins tant qu’ils ne sont pas alités de façon permanente, doivent recevoir plus d’énergie (de calories) qu’une personne en bonne santé. Il y a un calculateur en ligne sur ce site.
Tout d’abord il y a des problèmes méchaniques évidents, difficulté à avaler, mucus, risque de fausse route, problème de digestion, appétence. Trop souvent la diète se limite à ajouter un produit industriel enrichie en protéines.
Ensuite il y a le problème du choix des aliments et la confusion que le personnel médical (en dehors bien entendu des spécialistes de la SLA) peut faire entre les besoin des personnes en bonne santé et ceux des malades de la SLA. En effet dans la population générale, des taux accrus de triglycérides sont associés à une mortalité accrue en raison d'événements cardiovasculaires et il est souvent recommandé de réduire cet apport. Pourtant on sait que les personnes ayant un IMC d’environ 27 (surpoids) ont les meilleurs chances de survie.
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la perte de poids dans la SLA n’est pas seulement due à l’inactivité des moto-neurones (ce qui est le cas des accidentés ayant une section de la moelle épinière), mais aussi à la présence d’un important catabolisme. C’est à dire à un rythme de destruction des protéines qui est supérieur à celui de leur création.
Des effets bénéfiques ont été rapportés pour les interventions avec des suppléments nutritionnels riches en graisses, y compris une survie prolongée chez les patients à évolution rapide, une diminution de la fonction motrice, une stabilisation du poids corporel et une réduction des biomarqueurs. Voir cette étude, ou celle ci, ou encore celle là
Les triglycérides sont produits principalement par les hépatocytes et les adipocytes et sont largement issus des aliments. La fonction principale des triglycérides est de stocker et de transporter l'énergie sous forme d'acides gras dans les cellules et de fournir des sources d'énergie dans un état de pénurie de glucose via la conversion en glucose ou en corps cétoniques. Or les malades de la SLA sont souvent insulino-résistants donc leurs cellules sont en manque de glucose, c’est à dire d’énergie. Ainsi, des niveaux élevés de triglycérides pourraient potentiellement contrecarrer le catabolisme lié à la SLA.
À ce jour, le rôle des taux de lipides sanguins et leur association avec l'apparition et le pronostic de la SLA sont assez controversés. Voici une nouvelle recherche qui a exploré ces associations dans une vaste étude cas-témoin sur la population sdu ud-ouest de l'Allemagne. Cette nouvelle recherche confirme les résultats des études précédentes.
Entre 2010 et 2014, 336 patients SLA et 487 témoins appariés selon le sexe et l'âge de la même région géographique ont été recrutés dans le registre SLA du sud-ouest de l'Allemagne.
Les triglycérides et le cholestérol (lipoprotéines de haute densité (HDL), lipoprotéines de basse densité (LDL), total) ont été mesurés. Chez les patients SLA uniquement, des modèles de survie ont été utilisés pour évaluer la valeur pronostique.
Une concentration élevée de cholestérol total, a été trouvé associée au risque de SLA. Au contraire le risque de SLA n’a pas été associé aux taux de HDL, de LDL ou de triglycérides, ni au rapport LDL-HDL. En revanche, des taux de triglycérides plus élevés étaient associés à une mortalité plus faible.
Ces résultats soulignent l'importance de distinguer l’impact du cholestérol de celui des triglycérides lorsque l'on considère le rôle pronostique du métabolisme des lipides dans la SLA.
Cela renforce encore la justification d'un régime riche en triglycérides dans le cadre de la SLA, tandis que l'impact négatif du cholestérol doit être exploré plus avant.