Le médicament dénommé Jardiance d’Eli Lilly et de Boehringer Ingelheim, joue déjà un rôle de premier plan dans le traitement du diabète de type 2. Toutefois, les sociétés ont pour objectif de faire approuver ce médicament pour traiter les patients insuffisants cardiaques atteints de diabète, et elles peuvent désormais faire état de résultats précliniques prometteurs dans cette indication.
Des chercheurs de la faculté de médecine Mount Sinai Icahn de New York ont en effet montré que, dans un modèle d'insuffisance cardiaque chez le porc, Jardiance (empagliflozine) améliorait la fonction cardiaque. L’étude a montré qu’après deux mois de traitement avec le médicament, les ventricules gauches du cœur de l’animal devenaient plus petits et plus fins et qu’ils avaient de plus fortes contractions.
Jardiance est un inhibiteur du SGLT2 qui a déjà montré des effets positifs sur la santé cardiaque. Lilly et BI ont signalé des réductions spectaculaires des risques cardiovasculaires de leur étude de résultats EMPA-REG chez des patients diabétiques en 2015 et mènent des essais cardiaques chez des personnes non diabétiques depuis deux ans.
Les chercheurs du mont Sinaï ont pris 14 porcs atteints d'insuffisance cardiaque et ont administré Jardiance à la moitié d'entre eux. Ils ont utilisé des techniques d’imagerie avancées telles que la résonance magnétique cardiaque et l’échocardiographie 3D pour observer ce qui se passait dans le cœur des animaux. Ils ont identifiés une amélioration de la fonction cardiaque chez tous les porcs traités, une réduction de la congestion pulmonaire - de l'eau dans les poumons qui provoque généralement un essoufflement - et des biomarqueurs de l'insuffisance cardiaque.
Lilly et BI savent depuis longtemps que Jardiance réduit le risque de mort cardiaque, mais il n’a jamais été clair de quelle façon le médicament exerçait un effet aussi positif sur le cœur. Les chercheurs du mont Sinaï ont découvert que le médicament améliorait le métabolisme cardiaque. Plus précisément, lorsque ce médicament était administré aux porcs, leur cœur consommait plus d'acides gras et moins de glucose, ce qui les aidait à fonctionner plus efficacement et à produire plus d'énergie.
Cette étude offre une nouvelle stratégie thérapeutique en matière d'insuffisance cardiaque, ce qui est absolument nécessaire étant donné qu'il n'y a pas eu de nouveaux médicaments efficaces pour l'insuffisance cardiaque depuis les années 1990.
L'amélioration du métabolisme cardiaque est une stratégie sur laquelle se penchent de nombreux chercheurs à la recherche d'une maladie cardiaque. Le mois dernier, par exemple, des scientifiques de l’Ohio State University ont publié une étude montrant que le manque d’un composé adipeux réactif appelé acyl-CoA entraînait une accumulation toxique de graisse adipeuse et empêchait le cœur de pomper efficacement.