L'imagerie médicale questionne le consensus sur le SLA

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L'imagerie médicale est depuis quelques années en train de révolutionner la compréhension de la SLA. enter image description here Si l'on demande à un neurologue ou à un scientifique spécialisé, quelle est la cause principale de la SLA, ces spécialistes vont expliquer que la SLA est due à une altération, sinon à la mort des neurons moteurs supérieurs, et parfois ils y ajoutent les neurones moteurs inférieurs.

Cette explication date de la fin du XIX siècle. Le médecin Charles Bell a donné une description presque moderne de la SLA en 1824. La distinction entre motoneurones supérieur et inférieurs n'avaient pas encore été faite. Le diagnostique n'incluait pas les réflexes tendineux actifs, les signes d'Hoffmann et de Babinski.

Cruveilhier, qui est rarement mentionné, a correctement décrit la pathologie de la SLA en 1853. Charcot donne en 1869 un nom à cette maladie ("SLA", qui insiste sur la fonte musculaire et non "maladie de Charcot") et une description très complète. Il y souligne l'importance des signes du motoneurone inférieur et des motoneurones supérieurs. Il décrit le syndrome bulbaire, le clonus. Sa description, n'a pas été notablement amélioré en 126 ans.

Les neurones moteurs sont toujours quasiment impossible à observer individuellement sur un être vivant, aussi les méthodes des neurologues sont-elles toujours celles qui étaient en vigueur au milieu du siècle précédant: Examen de l'activité myographique et inférence (avec tout ce que cela a de subjectif) de l'état des neurons moteurs inférieurs et supérieurs.

L'imagerie médicale est en train de changer tout cela depuis quelques années, et d'ailleurs cela devrait être intégré dans la pratique de la neurologie.

Il y a toujours eu des remarques importantes mais balayées de coté dans la description classique de la SLA. Il n'y a pas de signes objectifs permettant le diagnostic, les signes décrits par Charcot s'appliquent aussi à des dizaines d'autres maladies neurodégénératives. Il n'y a donc pas de diagnostic de la SLA, seulement un diagnostic différentiel, c'est à dire par élimination. Par exemple il n'est pas rare qu'un patient de la SLA soit d'abord diagostiqué comme ayant une maladie de Parkinson!

On n'explique pas les taux de progression très variables et la fonte musculaire lors de la SLA n'a jamais été étudié sérieusement en plus de 120 ans, alors que les muscles sont accessibles à l'étude au contraire des neurones moteurs supérieurs. Le changement émotionel profond éprouvé par la plupart des malades cadre mal avec une maladie des "neurones moteurs".

L'association avec une résistance à l'insuline est un trait commun à plusieurs maladies neurodégénératives (on a décrit la maladie d'Alzheimer comme un diabète de type III).

Une multitude de cadres de classification et de systèmes de stadification ont été proposés sur la base de caractéristiques cliniques et neuropsychologiques, mais les sous-types de maladies sont rarement définis objectivement sur la base de schémas anatomiques sans stratification clinique préalable.

Peter Bede, Murad, Kai Ming Chang et leurs collègues ont mené une recherche en se basant sur un protocole d'imagerie uniforme pour déterminer les sous-types de maladies en fonction de l'atteinte cérébrale. Au total, 214 patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ont été inclus dans cette étude.

Quinze régions cérébrales ont été systématiquement évaluées chez chaque participant. Deux clusters radiologiques ont été identifiés ; 35% des patients appartenant au 'Cluster 1' et 64% des patients ségrégeant au 'Cluster 2'. Cependant les deux clusters sont caractérisés par le même niveau de handicap moteur.

On aurait pu penser que ces clusters auraient correspondu à des zones motrices différentes, par exemple suivant le tractus corticospinal et le tractus corticobulbaire. Il n'en est rien.

Les sujets du groupe 1 présentaient un changement frontotemporal marqué. Le cortex frontal est consacré à l'action d'un type ou d'un autre : mouvement du squelette, mouvement oculaire, contrôle de la parole et expression des émotions.

Le lobe temporal est impliqué dans le traitement des entrées sensorielles en significations dérivées pour la rétention appropriée de la mémoire visuelle, la compréhension du langage et l'association des émotions.

Il est vrai qu'une démence (DFT) associée à la SLA affecte ces deux zones.

Sur les 22 porteurs d'hexanucléotides inclus dans l'étude, 72% sont groupés dans le groupe 1 et seulement 27% dans le groupe 2.

Le classement de l'importance des prédicteurs a également révélé que l'implication des régions cérébrales traditionnellement associées à la SLA, telles que le cortex moteur, les voies corticospinales, les structures commissurales et le tronc cérébral, ne permet pas de distinguer facilement les groupes de maladies.

Cette étude montre que de grands ensembles de données radiologiques peuvent être potentiellement utilisés pour découvrir des sous-types de maladies associés à des profils génétiques, cliniques ou pronostiques uniques.

L'étude pointe sur une discordance entre les profils cliniques et radiologiques. Cette discordance devrait entraîner une réinterprétation de dogmes vieux de plus d'un siècle.

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